Prendre soin de soi, éviter de se laisser envahir par les événements que nous ne maîtrisons pas, oui cela est possible et souhaitable.
Faire silence est bénéfique pour notre santé physique et mentale.
Dans son ouvrage de vulgarisation scientifique, Cerveau et Silence, Michel Le Van Quyen, chercheur en neurosciences, nous révèle les immenses ressources que nous possédons.
L’être humain est conçu comme un tout, tous les rouages de notre corps et de notre esprit s’imbriquant les uns dans les autres.
Lorsque nous favorisons le silence acoustique, mais aussi attentionnel, visuel ou méditatif, notre cerveau bascule dans un état très particulier. C'est cette déconnexion qui l'aide à se régénérer, à évacuer les toxines conduisant aux maladies neurodégénératives. Mieux : le silence sous toutes ses formes est bénéfique pour la créativité, la mémorisation, voire la construction de notre "moi". Si les grandes sagesses d'Orient et d'Occident l'ont déjà compris, aujourd'hui la science atteste des stupéfiants pouvoirs du silence.
En voici quelques exemples.
Qu’est-ce que nous sentons bien après un moment de détente !
Ce bénéfice est plus profond que ce que nous pensions puisque notre système immunitaire s’en trouve renforcé.
Cela passe notamment par la respiration : « c’est via l’acétylcholine qu’une respiration lente a pour effet de calmer le cœur, de ralentir le pouls mais aussi d’amplifier les mouvements péristaltiques de l’intestin (les contractions qui favorisent le transit). Toutes les techniques de relaxation reposent sur cet unique principe physiologique. Lorsqu’on ralentit volontairement sa respiration, lorsqu’elle devient profonde et abdominale – en gonflant l’abdomen sans bouger le thorax par exemple –, on stimule le nerf vague, ce qui in fine ralentit le cœur. » (Le Van Quyen, 2017, p. 43)
Le nerf vague est le nerf le plus long du corps : il part de la tête descend par la nuque, rejoint le poumon et le cœur, puis l’abdomen et le système digestif.
Quant à la rêverie, « l’une de ses premières vertus reconnues est de stimuler la créativité et d’offrir une stratégie pour résoudre des problèmes complexes. » (ibid, p. 122). Quel beau programme !
« La baisse du contrôle cognitif permet au cerveau de devenir plus désordonné, dynamique et imprévisible. L’absence apparente de filtre cérébral le laisse brasser une foule d’idées et fait naturellement apparaître de nouvelles associations sans que celles-ci soient réprimées. Il y aurait donc une sorte de levée de l’inhibition des fonctions exécutives, comme si le sujet abandonnait l’autocensure dont il fait preuve habituellement afin de laisser libre cours à sa créativité. » (ibid, p. 128)
Nous savons tous que l’oreille n’a pas de paupière, cela a pour effet que notre ouïe est en permanence en état d’éveil, même pendant le sommeil.
S’accorder des moments de silence acoustique est important car exposé au bruit, le cortisol, l’hormone du stress, est élevé et a des conséquences sur le système cardiovasculaire.
Le bruit augmente la tension artérielle et la pulsation cardiaque. Il est donc important de s’offrir des moments de tranquillité.
Et le saviez-vous, les bruits de la nature ont un effet bénéfique sur la santé et permet au cerveau de se régénérer ?
« Après seulement deux jours de promenade, il a été estimé que les bénéfices biologiques persistent environ un mois » (ibid, p. 77).
L’une des vertus du coaching est d’apprendre, me semble-t-il, à se consacrer du temps rien que pour soi et par là-même à faire silence.
Sources :
Michel Le Van Quyen, Cerveau et Silence, les clés de la créativité et de la sérénité, Flammarion, 2017
Photo : Stephanie Krist, Unsplash
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